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Sportif asthmatique : être en conformité avec la législation antidopage

Asthme et conformité anti-dopage
Asthme et conformité antidopage
Chez le sportif asthmatique, trois Béta-2 agonistes sont autorisés, à condition de respecter la dose thérapeutique….

En général, on associe asthme et difficultés respiratoires donc contre-indication aux sports. Ceci est une contre-vérité.

Au contraire, de nombreux sportifs de haut niveau et de nombreux cyclistes qui ventilent plus de 150 litres d’air par minutes présentent un asthme.

Souvenez-vous du cas Chris Froome qui a fait couler beaucoup d’hypothèses, mais sans certitude, laissant le cycliste utiliser la ventoline comme traitement. D’ailleurs, le haut débit de ventilation est responsable de LAD (lowerairway diseases).

Parmi les multiples traitements proposés de l’asthme, que ce soit de la crise comme de son traitement de fond, le sportif doit être vigilent sur la nature du médicament prescrit.

Certains traitements contre l’asthme sont utilisables par le sportif asthmatique sans restriction, alors que d’autres sont interdits par la réglementation antidopage :

Traitements autorisés sans restriction par la législation antidopage

Les traitements ci-dessous sont autorisés par la législation anti-dopage (2019), et ne nécessitent aucune démarche administrative. Toutefois, le suivi clinique et les EFR restent justifiés d’un point de vue médical, pour évaluer l’évolution et la gravité de l’asthme et adapter le traitement.

  • Certains Broncho-dilatateurs : Ipratropium (ATROVENT…), Théophylline (THEOSTAT), Tiotropium (SPIRIVA RESPIMAT).
  • Les Anti Histaminiques : Kétotifène (ZADITEN, KETOTIFENE…), Chromoglycate (LOMUDAL…).
  • Les Anti Leucotriénes : Montelukast (SINGULAIR…).
  • Les corticoïdes inhalés : (PULMICORT, BECOTIDE, ACORSPRAY, BECLOSPRAY, MIFLONIL…).

Pour les corticoïdes

Des précisions sont apportés dans un document publié par l’AM sur l’usage des glucocorticoïdes (GC) chez les sportifs et sur les exigences générales d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT), à la lumière des modifications apportées dans la section S9 de la Liste des substances et méthodes interdites en 2023

Pour le salbutamol

L’AMA propose un document permettant une prise en charge adaptée à l’asthme avec ce rappel : l’usage du salbutamol par inhalation est permis, lorsque le salbutamol est pris jusqu’à un maximum de 1600 microgrammes par 24 heures répartis en doses individuelles, sans excéder 600 microgrammes sur 8 heures. Cependant, la présence de ce médicament dans l’urine à une concentration supérieure à 1000 ng/mL sera présumée ne pas correspondre à une utilisation thérapeutique et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal.

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L’avertissement du Doc by IRBMS

Tous les glucocorticoïdes sont interdits en compétition lorsqu’ils sont administrés par voie orale, intraveineuse, intramus­culaire ou rectale. Les autres voies d’administration sont autorisées.

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Traitements autorisés sous condition de respecter la dose thérapeutique (seuil dépendant)

Trois Béta-2 agonistes sont autorisés, à condition de respecter la dose thérapeutique :

  • Le Salbutamol inhalé (VENTOLINE, VENTODISK, BUVENTOL, AIROMIR, ASMASAL…) est autorisé jusqu’au seuil thérapeutique maximal de 1600µg/J, soit 800µg/12H, ce qui correspond à 8 bouffées /12H.
  • Le Formotérol inhalé (FORADIL, FORMOAIR,) est autorisé jusqu’à la dose thérapeutique maximale de 54µg/jour.
  • Le Salmétérol inhalé (SEREVENT…) est autorisé jusqu’à une dose thérapeutique maximale de 200µg/jour.

Les associations de ces 3 Béta-2 agonistes avec un corticoïde inhalé sont autorisées dans les mêmes conditions d’usage, c’est-à-dire être inférieur au seuil thérapeutique respectif de chaque molécule :

  • Associations contenant du Formotérol (SYMBICORT, INNOVAIR, FORMODUAL…)
  • Associations contenant du Salmétérol (SERETIDE…)

Au-dessus des seuils définis pour ces 3 molécules, la dose administrée n’est pas cohérente avec une utilisation thérapeutique et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal, sauf si le sportif est en mesure de prouver (par une étude de pharmacocinétique contrôlée) que ce résultat anormal est bien la conséquence d’une dose thérapeutique (par inhalation).

Ce seuil à partir duquel l’utilisation de ces 3 molécules est considérée comme « anormale » dépend de la corpulence du sportif et de sa capacité à métaboliser les produits. Ce serait donc une erreur de banaliser la prise de ces produits à de faibles doses, sous prétexte qu’ils sont autorisés, car une telle attitude expose au risque d’atteindre ce seuil de « positivité » lors d’un contrôle.

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Traitement figurant sur la liste des produits interdits, nécessitant une justification d’usage par le formulaire d’AUT

Liste non limitative :

  • Bronchodilatateurs : Fenotérol (BRONCHODUAL), Formotérol*, Higénamine, Indacatérol, Olodatérol, Procatérol, Reprotérol, Salbutamol*, Salmétérol*, Terbutaline (BRICANYL, OXEOL), Trétoquinol (trimétoquinol), Tulobutérol, Vilantérol… [* : pour des doses non thérapeutiques, dépassant le seuil autorisé].
  • Corticoïdes en comprimés ou injectables.

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Vous êtes sportif compétiteur, vous prenez un traitement nécessitant l’obtention d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutique : téléchargez le formulaire

Lire notre article dédié aux A.U.T. (Autorisation d’usage à des fins thérapeutiques)

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Conduite à tenir devant une suspicion d’asthme chez un sportif

Un bilan médical est toujours nécessaire !

Le diagnostic de l’asthme est avant tout clinique, devant une gêne expiratoire à l’effort et/ou au repos, une toux… la présence de sibilants à l’auscultation. Le diagnostic est confirmé par des EFR (Épreuves Fonctionnelles Respiratoires), réalisées par un pneumologue. Ce bilan spécialisé est recommandé chez le sportif, étant donné les contraintes importantes sur la fonction respiratoire lors de l’effort.

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Le saviez-vous ?

Certains facteurs favorisent la survenue d’une crise d’asthme : l’exposition au tabac, aux poussières et allergènes (pollen, graminées…), la pollution, l’effort, l’air froid et sec.

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Un bilan complémentaire : les EFR

Des EFR (Épreuves Fonctionnelles Respiratoires) ne sont pas obligatoires d’un point de vue réglementaire, mais restent fortement conseillées d’un point de vue médical, pour d’une part établir le diagnostic d’asthme, d’autre part établir le traitement le plus adapté et enfin, permettre d’apprécier l’évolution du handicap respiratoire. Ainsi, tout sportif asthmatique doit réaliser des EFR au moins lors du diagnostic, ainsi qu’à chaque évolution de la maladie (accentuation de la gêne respiratoire, crises plus fréquentes….).

Dans certains cas, ces tests peuvent être indispensables pour demander une A.U.T. pour certains traitements, afin d’être en conformité avec la législation anti-dopage. Le sportif devra alors réaliser « des EFR avec test de provocation », et joindre les résultats à son dossier d’A.U.T.
Ces EFR sont couplées à des tests de provocation dans le but d’essayer de reproduire la crise d’asthme pour mieux en apprécier l’origine et la gravité. Le pneumologue pourra ainsi proposer un test de provocation à la métacholine, un test d’effort.

Choix du traitement

Le pneumologue prescrira le traitement le plus adapté au type d’asthme et à sa gravité. En fonction de ce traitement, soit le sportif asthmatique prendra librement son traitement, soit il devra établir une demande d’A.U.T. l’autorisant à prendre un traitement interdit par la réglementation antidopage.

Conclusion

L’usage d’un bêta-2 agoniste n’est pas anodin et doit être exclusivement réservé au sportif asthmatique.

Parmi les bêta-2 agonistes, le Salbutamol, Salmétérol et le Formotérol sont autorisés chez le sportif, sans démarche préalable, sous réserve de respecter les doses thérapeutiques. Un bilan pneumologique avec EFR n’est pas obligatoire dans ce cas, mais fortement recommandé afin d’éviter tout problème après un éventuel contrôle.

Tous les autres bêta-2 agonistes sont interdits chez le sportif en permanence (entraînement et compétition). Leur utilisation justifie une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (A.U.T.), médicalement documentée par un avis pneumologique et des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR avec test de provocation).

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